20avr. 2013
Passer un vernis nitrocellulose sur une Di Mauro
17:41 - Par bpier - Guitares - 4 commentaires
Le vernis nitrocellulose de la ma Di Mauro Jazz 3 commençait à s'abimer. J'ai donc décidé de le refaire. Après un premier essai réalisé sur la table de la guitare, je l'ai complètement revernie, après avoir réparé les petits dégâts du temps avec du bouche-pores cellulosique.
Le son de la guitare, après l'opération, enregistré sur Logic Pro X au travers d'une interface Roland Quad Capture et d'un micro AudioTechnica :
Ma guitare était vraiment en mauvaise forme. Son vernis, nitrocellulosique, se détériorait au point de mettre en danger le bois de l'instrument aux endroits les plus exposés aux frottements comme à la sueur. La table était évidemment la plus concernée. Je n'ai pas pris de photos avant le revernissage. Mais voilà quelques images du vernis sur d'autres parties avant rajeunissement :
Les produits
Pour la rénovation, j'ai acheté deux bombes de vernis nitro transparent satiné, une bombe de fond dur, un pot de bouche-pores cellulosique, plus de la colle à bois, des feuilles de papier abrasif (grains 600, 800, 1000 et 1200), ainsi que des câles à poncer et des mêches de coton nécessaires le polissage manuel. Pour le tout, j'ai passé commande chez eluth. J'avais déjà de la paille de fer très fine. En outil, j'ai essentiellement utilisé ma ponceuse excentrique équipée d'un bonnet peau de mouton. Le tout (ponseuse exclue) m'a coûté près de 100€.
L'opération, préalable
J'avais fait des premiers essais, uniquement sur la table de la guitare, avant de me lancer.
J'avais donc poncé la table avec une paille de fer très fine, puis avec un abrasif à grain 600. J'ai ensuite pulvérisé des couches très légères de vernis satiné nitro. Carj'avais de côté, et depuis longtemps, une bombe Luxens, qui était entamée. J'ai passé, au total, douze couches de vernis. Entre chacune, je ponçais délicatement (à l'eau pour les dernières) afin de supprimer à chaque fois les aspérités, puis j'ai viré les poussières qui résultaient de l'opération au pinceau. Je n'avais pas de bouche-pores. Je le regrette. Car je n'ai pas pu faire disparaître les traces d'usure au niveau du jeu de main droite (photos). Voilà pourquoi, la prochaine fois, je reprendrai l'ensemble de la guitare, pour la remettre totalement à neuf. C'est nécessaire. A défaut, elle continuera de se dégrader.
Le son de cette guitare sur un petit screencast de ma gentoo en action, montrant qu'elle peut jouer autre chose que de la musique de Django (le fichier s'ouvre sur Youtube, pour revenir au blog ; flèche arrière dans la barre de menu du navigateur) :
Le décapage
Cet essai étant concluant, je me suis lancé dans le décapage complet de la guitare, autrement dit l'enlèvement presque total de l'ancien vernis.
J'ai dû retirer les repères de chevalet.
Lors du décapage, attention à ne pas abîmer les ouïes !
Car elles sont fragiles.
Et ainsi de suite surl'intégralité de la caisse... Cette opération fut très longue (plusieurs jours), car extrêmement délicate.
Le revernissage
Cela fait, il a fallu ensuite revernir. Au total, j'ai passé près de 17 couches de vernis. Après sachage de chacune des couches, j'ai égalisé au papier abrasif de plus en plus fin. Je le moullais à chaque fois.
Histoire
Ma Di Mauro est datée de 1980.
4 commentaires
Bonjour,
perso, j'aime bien les guitares ayant des traces d'usure. Ça sent le vécu et l'instrument utilisé. Mais il est vrai que si cela mettait "en péril" le bois, il fallait y remédier.
Est ce une Squier JV sur la droite?
Cordialement,
Rv
Oui, sur la droite, c'est une JV. Quant aux traces d'usure de la Di Mauro, elles mettaient la guitare en danger. Sinon, oui, les traces d'usure, ce n'est pas laid. Au contraire, ça donne un cachet.
Trop sombre trop sombre c'est vraiment dommage...
Jares, j'ai voulu m'approcher le plus près possible des teintes d'origine.